Édito : Faire de l’emploi un bien commun

Tous les mois , Les Ecossolies vous racontent l’un des 6 défis de l’ESS. L’occasion de nous rassembler, de mieux comprendre l’économie sociale et solidaire, et de donner envie de nous rejoindre. Ce mois-ci, nous partageons notre vision de l’emploi.

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Les Ecossolies

Julia Wauters

Moins de jobs futiles et plus d’emplois utiles ! Les étudiant.es désertent et les ingénieurs bifurquent. Les journées sont trop longues quand elles sont occupées à appliquer des consignes tombées d’on ne sait où, visant à enrichir on ne sait qui. Développons des emplois dans l’économie réelle et mettons en lumière les invisibles qui font tourner la cité.

Moins d’exclusion et plus d’insertion ! Le clairon de la baisse du chômage ne doit pas faire oublier que les créations d’emploi ne bénéficient pas à celles et ceux qui rencontrent le plus de difficultés. Adaptons le travail pour permettre aux personnes qui n’en espèrent plus, de sortir de la précarité et de contribuer à la société.

Moins de babyfoot et plus de droits ! C’est vrai que le travail c’est moins long quand c’est amusant mais c’est encore mieux avec l’égalité salariale, le partage des profits et des conditions de travail dignes. Redonnons du pouvoir au travailleur.e.s pour que le travail ne soit plus une source de souffrance mais un vecteur d’émancipation.

Moins d’ego et plus de collectif ! La figure de l’entrepreneur qui s’est fait tout seul a la côte. Pourtant les innovations qui changent réellement la société s’inventent à plusieurs, dans les coopératives ou les associations, et profitent à tout.es. Repensons les organisations pour permettre à l’intelligence collective de s’exprimer.

Sur le territoire nantais l’ESS fait déjà bouger les lignes :

  • SAPRENA, l’Entreprise Adaptée qui emploie des personnes en situation de handicap est devenue en 2018 une SCIC pour que les salariés soient parties prenantes dans la gouvernance de leur entreprise.
  • VeryFiable balaie les idées reçues du secteur du nettoyage : les personnes salariées, valorisées et stabilisées dans leur emploi, se considèrent enfin comme des « professionnelles » et les clients sont invités à participer à la gestion sociale de l’entreprise.
  • La moitié des employés du restaurant Le Reflet est porteuse de Trisomie 21 et démontre qu’on peut travailler en milieu ordinaire avec un handicap.
  • Territoire Zéro Chômeur Longue Durée développe des entreprises avec des personnes au chômage en créant des services essentiels sur le territoire et des emplois utiles.
  • Depuis 2019, Zebulon Régie, entreprise spécialisée dans la direction technique et la régie générale pour le spectacle et l’évènementiel, travaille sur l’inclusivité dans un secteur très masculin. Vigilance sur la mixité des équipes sur les chantiers et sur les discriminations, égalité salariale, parité sur les postes à responsabilité, autant d’actions qui ont permis à l’entreprise d’augmenter leurs effectifs féminins de 9%.

Alors que le marché du travail réclame toujours plus de flexibilité, l’ESS garde le cap en rappelant que nos acquis sociaux ne sont pas un frein à l’innovation !

Nous sommes convaincus que nous devons être exemplaires sur les conditions de travail et les droits sociaux. Tout n’est pas rose dans l’ESS mais nous travaillons à améliorer les pratiques pour que l’engagement professionnel n’empiète pas sur la santé.

Soyons toujours plus nombreux à tester ces modèles, à les faire évoluer et défendons notre vision du travail pour remettre l’emploi au service du bien commun.

Le bureau des Ecossolies

Soizic Gueguen,CAP 44, Geoffroy Verdier, ADT 44, Anne-Sophie Vasseur, Mutuelle Solidaire MCRN, Thomas Muselier, Agence Tact, Flore Pallard, Elise Belard, L’Ouvre-Boîtes 44.