Édito : Mesurer l’impact
Tous les mois , Les Ecossolies vous racontent l’un des 6 défis de l’ESS. L’occasion de nous rassembler, de mieux comprendre l’économie sociale et solidaire, et de donner envie de nous rejoindre. Ce mois-ci, nous partageons notre vision de l'impact social.
Transition, impact, responsabilité… autant de notions à la mode dans le monde économique. Pourtant certaines entreprises se contentent d’afficher en grand leurs petites contributions sociales ou environnementales, sans changer fondamentalement de modèle. C’est plus simple que de partager la richesse et les décisions, de transformer les modes de production et de consommation, de défendre l’émancipation de chaque individu ou de s’engager collectivement pour améliorer les conditions de vie du plus grand nombre.
L’ESS le fait depuis des années mais dès qu’il s’agit d’en parler elle se fait timide. Pourtant nos victoires sont bien réelles. Ce sont des emplois créés pour des personnes qui n’en espéraient plus, des objets sauvés de la benne, des circuits courts ou des engagements citoyens. Ce sont des modèles de coopération et des nouvelles solidarités.
Mesurer l’impact social de nos activités, c’est montrer qu’une autre économie est possible et apporter des preuves. C’est créer des indicateurs pour ne plus dépendre de ceux de l’économie traditionnelle qui désignent toujours les solutions de l’ESS comme des exemples « à la marge ».
Oui, il est possible d’évaluer autrement la « richesse » produite
- Grâce aux activités de La Cloche, 73% des personnes ayant connu la précarité se sentent moins isolées, et 83% des personnes se sentent plus à l’aise avec les personnes qu’elles croisent, qu’elles aient un domicile ou non.
- Depuis avril 2022, la Brocante Verte a sauvé 53 tonnes de végétaux et 2,6 tonnes de fleurs. L’association accompagne les personnes sans domicile fixe et compte 5 salariés en insertion.
- Parmi les personnes en situation de précarité qui ont fait appel à Altersoins pour se soigner, 75% ont ressenti une diminution des douleurs grâce aux thérapies proposées. 71% des répondants constatent aussi un effet positif sur leur équilibre de vie.
- Terroirs 44 réunit 75 fermes qui s’engagent pour une agriculture paysanne et développent des outils pour vendre en commun.
- Singa Nantes a sensibilisé 1200 nouveaux arrivants sur les migrations et a accompagné 34 projets jusqu’au lancement de l’activité, en s’appuyant sur une communauté de 45 bénévoles actifs.
Derrière ces chiffres, c’est la preuve du travail accompli, c’est l’assurance que les promesses ont été tenues. Pas de recette magique pour mesurer l’impact, ni d’indicateur commun. C’est un long travail que doit réaliser chaque structure pour évaluer les effets de ses actions sur ses bénéficiaires.
Nous avons tout à y gagner : un regard neuf sur nos activités, la démonstration de notre capacité à répondre aux transformations de la société et l’amélioration de nos pratiques.
Quelques pistes pour se lancer
- La formation « Evaluer l’impact social de l’activité de sa structure d’Economie Sociale et Solidaire »
- Le guide de la mesure d’impact social de l’Avise
- La conférence de Sybille Mertens – Transition du système économique et évaluation de l’impact social des entreprises.
Le bureau des Ecossolie
Soizic Gueguen, CAP 44, Geoffroy Verdier, ADT 44, Anne-Sophie Vasseur, Mutuelle Solidaire MCRN, Thomas Muselier, Agence Tact, Flore Pallard, Elise Belard, L’ouvre-boites 44.