Innovation sociale : travaux en cours
Loin des gadgets et des paillettes, l’innovation sociale propose de nouvelles réponses à des problèmes de terrain. Partant du constat qu’il manque quelque chose, des collectifs émergent pour inventer des solutions concrètes à ces besoins sociaux non couverts. En 2024, Les Ecossolies ont accompagné trois projets qui bousculent les modes de faire, les comportements et la réglementation.
Territoire Zéro Chômeur Longue Durée, l’emploi comme bien commun
Présentation de l’EBE Boréal au Bo Tiers-lieux lors d’une visite apprenante organisée lors de l’anniversaire des Ecossolies. Photo par M.Rolland – Iris Pictures
Personne n’est inemployable ! C’est la philosophie de l’association qui fédère habitant·es, collectivités, structures de la solidarité et acteurs économiques autour d’un objectif : rendre effectif le droit d’obtenir un emploi. Pour y arriver, le collectif déploie une méthode s’appuyant sur des personnes privées durablement d’emploi, leurs compétences, leurs capacités et leurs souhaits pour faire naître des Entreprises à But d’Emploi (EBE). Ces structures développent des activités utiles au territoire et complémentaires à l’offre existante via des CDI à temps choisis. Sur la métropole, deux expérimentations accompagnées par l’incubateur des Ecossolies sont actuellement en cours dans le quartier du Château à Rezé et celui de Bottière Pin Sec à Nantes.
L’EBE de Rezé, l’Amarrez ouvrira en janvier 2025 avec comme activités : des services aux entreprises et collectivités (sous-traitance semi-industrielle, assemblage, entretien, ponçage), de la valorisation des vêtements professionnels et EPI textile en fin de vie (préparation au réemploi, démantèlement, confection textile) et des services aux habitant·es (recyclerie de quartier spécialisée).
Celle de Bottière Pin-Sec s’appelle BOREAL et déploiera des activités de réemploi (atelier de découpe textile, prestations pour les acteurs du réemploi du territoire), des services aux habitant·es et aux bailleurs sociaux (sensibilisation au tri et recyclage), des services aux entreprises (petite sous-traitance, prestation sur-mesure) et des fonctions support.
Les deux EBE prévoient de créer chacune 100 emplois durables d’ici 2029.
Pour aller plus loin
- Territoire Zéro Chômeur Longue Durée : qu’est-ce qu’une entreprises à but d’emploi ?
- L’incubateur des Ecossolies accompagne deux EBE
- L’Amarrez recrute un chef.fe d’équipe
Humo Sapiens, pour transformer nos corps en humus
16% des Français·es se déclarent prêt·es à recourir à la terramation à leur mort, selon le premier sondage d’opinion réalisé par Opinion Way pour Humo Sapiens, l’association accompagnée par Les Ecossolies et installée au Solilab.
Alors que l’attente sociale semble forte en France, la terramation ou compostage humain n’est pas encore autorisée. Humo Sapiens défend cette alternative funéraire comme une façon de régénérer l’environnement, de donner du sens à la mort et d’ouvrir de nouveaux imaginaire de société.
Pour rendre accessible cette solution, l’association mène des actions de recherche pour comprendre les attentes et concevoir des solutions adaptées à la France, et des actions de plaidoyer pour faire évoluer les mentalités, la loi et les pratiques.
Pour aller plus loin :
- Le projet Humo Sapiens en détail
- Les Français et la terramation : une étude Opinion Way pour Humo Sapiens
- Reporterre : compost humain « nous avons peur d’être mangés par des petits vers »
Fermes en SCOP, une recherche-action pour faire bouger le monde agricole
Photo prise par JF-Fayolle – Iris Pictures au Jardin d’Esia
La transmission des exploitations agricoles est aujourd’hui un véritable enjeu pour l’agriculture française : 50% des exploitant·es agricoles vont prendre leur retraite dans 7 à 10 ans. Les candidat·es à la reprise ne veulent plus travailler ni s’endetter de la même manière que leurs ainé·es. La SCOP en agriculture apparaît comme une solution intéressante pour garantir une meilleure protection sociale, faciliter la transmission de l’outil de production et ainsi éviter l’endettement. Problèmes : le statut juridique prive les candidat·es à l’installation de certains droits économiques et administratifs, réservés aux exploitant·es non-salarié·es agricoles, comme la Dotation Jeunes Agriculteurs (DJA), des aides aux investissements (PCAE) ou l’égalité d’accès devant la SAFER.
La recherche-action menée par Les Ecossolies, la CIAP, CAP 44, l’Urscop avec la Fondation de France vise à accompagner la transformation de deux fermes en SCOP et ainsi construire un plaidoyer en faveur de la reconnaissance du statut juridique comme une société agricole pour leur permettre de bénéficier des aides associées. Autre objectif : pré-figurer une offre d’accompagnement. Un projet qui promet de bousculer le monde agricole en proposant un autre rapport au capital et au travail.
Cette recherche-action bénéficie du soutien de la Fondation de France, VIVEA et du Ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire.
Pour aller plus loin :