Mettre en pratique les valeurs de l’ESS
- Service aux entreprises
En théorie, les structures de l'ESS aspirent à changer les façons de travailler et de gouverner en partageant pouvoir et information. En pratique, nos modes d'organisation s'éloignent parfois de l'idéal démocratique auquel nous aspirons. Comment continuer à tendre vers une gouvernance plus horizontale et améliorer nos modes de coopération ? Dans cette émission de radio réalisée dans le cadre de notre anniversaire, pas de solution-miracle mais une invitation à se poser les bonnes questions et à ne pas se résigner.
Une émission animée par AlterNantes et produite par Jet FM
Avec :
- Baptiste Mylondo, enseignant en sciences sociales à l’institut de Sciences Politiques de Lyon
- Richard Louvel, associé de la Scop – Les Jardins de demain
- Marie Hélène Nédelec, présidente – Environnements Soidaires
Ce que l’on retient :
- L’ESS peine à concrétiser ses valeurs – démocratie, équité, coopération/soin du collectif – sur le terrain. En s’appuyant sur les travaux de d’Albert Meister (Théorie de la dégénérescence) et Robert Michels ( La loi d’airain de l’oligarchie), le chercheur Baptiste Mylondo rappelle « que même avec les plus belles valeurs du monde, on finit par ressembler aux structures dont on voulait se démarquer ». Il faut rester vigilant et continuer à questionner les modes d’organisation.
- Dans les associations, le rapport au travail est plus complexe avec des conditions plus précaires. Plusieurs raisons : les secteurs d’activité sont souvent sous-financés, les employeurs sont bénévoles et pas toujours formés aux questions RH, et les salarié·es s’investissent beaucoup pour la cause qu’ils défendent sans compter leurs heures. Les coopératives sont des entreprises de salarié·es dans lesquelles on observe de meilleures conditions de travail et de rémunération.
- Sur la question de la démocratie, il faut s’interroger sur le périmètre. Qui participe à la prise de décisions ? Si pour les SCOP, le statut juridique implique une gouvernance partagée, pour les associations, cela ne va pas toujours de soi d’associer les salarié·es aux prises de décision. Côté, Environnements Solidaires, la chaîne de responsabilité est formalisée dans un RACI (qui réalise, qui approuve, qui consulter, qui informer) et les salarié·es sont invité·es à travailler le projet social de l’association. Baptiste Mylondo soutient une « démocratie des concerné.es », les décisions doivent pouvoir être prises par les personnes qui seront impactées.
- Il faut aussi s’interroger sur l’efficacité de nos outils. Si personne ne vient à l’assemblée générale, ou si les informations importantes ne sont pas partagées, on s’éloigne de l’idéal démocratique auquel aspire les structures de l’ESS.
Pour aller plus loin :
- Travailler sans patron, mettre en pratique l’économie sociale et solidaire, un livre de Simon Cottin-Marx et Baptiste Mylondo
- Médiapart- Travailler en association, un paradis incertain